Sécurité dans les transports en commun : 31 17 le numéro d'alerte

En 2017 est généralisé le 31 17, numéro d’alerte gratuit réservé aux appels concernant la sûreté, le harcèlement, le secours et l’assistance sur l’ensemble des lignes du réseau d’Île-de-France Mobilités exploitées par Transilien SNCF et la RATP. Ce service fonctionne 24h/24 et 7j/7 et est également accessible par sms depuis le 31 17 7 et sur les applications Alerte 31 17 et Île-de-France Mobilités ou SNCF Connect.

Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France et Présidente d’Île-de-France Mobilités :

"Depuis 2016, nous faisons face aux difficultés que les femmes peuvent rencontrer dans les transports. Il n’est plus acceptable d’avoir autant de comportements violents à leur égard. C’est un droit que de pouvoir se déplacer sans se poser la moindre question quant à sa sécurité. 
Pour cela nous avons pris nos responsabilités. Nous avons renforcé les effectifs comme jamais en permettant le recrutement de 1 000 agents dédiés à la sécurité. Nous avons également donné les moyens à nos agents de mener à bien leur mission : vidéoprotection sur l’ensemble du réseau et, depuis quelques mois, le Centre de Coordination Opérationnelle de Sécurité qui permet aux équipes de tous les opérateurs de transports d’agir de concert sur le terrain.

Mais il fallait également donner les moyens aux voyageurs, grâce au 31 17, de signaler ces comportements afin de leur venir en aide et surtout d’intervenir au plus vite. Aujourd’hui, je suis extrêmement fière de tout le chemin parcouru et de la progression des signalements via ce numéro unique. C’est un  combat quotidien que nous menons tous ensemble et vous pouvez compter sur mon engagement afin de poursuivre nos efforts. »

Le numéro d'alerte 31 17

Entre les mois de janvier et septembre 2022, 11 069 appels et messages ont été adressés au 31 17. Depuis juin 2021, ces sollicitations 31 17 arrivent directement au Poste de Commandement National de Sûreté de la SNCF pour une prise en charge plus efficace et plus rapide.

L’ensemble de ces appels reçoivent une réponse et déclenchent systématiquement une action.
Ces demandes proviennent d’une part d’appels téléphoniques (5 851) et d’autre part de SMS et signalements sur l’application (5 218) dans les transports franciliens.

Le 31 17 gère tous types d’appels : vol, agression, besoin d’assistance… Ainsi sur les 11 069 appels franciliens, 534 concernaient des faits de violences sexistes ou sexuelles.

En complément de l’appel et du SMS, les voyageurs témoins d’une situation qui présente un risque 
pour leur sécurité ou un désagrément ont à leur disposition une application pour contacter le 31 17 ainsi qu’un bouton d’urgence depuis l’application Île-de-France Mobilités. La géolocalisation du smartphone assure une prise en charge rapide et efficace.

CCOS Copyright - Transilien SNCF

La mise en place du CCOS (Centre de Coordination opérationnelle de Sécurité) assure la collaboration de tous les acteurs sûreté/sécurité au sein d’un même espace, sous l’autorité de la préfecture de police, au bénéfice d’une meilleure réactivité opérationnelle coordonnées entre les différents services dédiés à la sûreté des voyageurs (SUGE, GPSR, services de police etc.). 
Le CCOS est financé à hauteur de 8,5 M€ par Île-de-France Mobilités.

Mieux recueillir la parole des femmes

À la demande de Valérie Pécresse, le Centre Hubertine Auclert a réalisé un audit en 2020.
Le numéro d’alerte est de mieux en mieux connu. Mais de la pédagogie reste toutefois à faire pour favoriser les signalements «pour atteinte à caractère sexuel» : seulement 4 % des victimes ou témoins de violences sexistes ou sexuelles ont signalé ces faits au 31 17.

Suite à l'audit plusieurs préconisations ont été appliquées :

  1. Pour une meilleure compréhension des atteintes concernées, le bouton « atteintes à caractère sexuel » a été remplacé par « violences sexistes et sexuelles » sur l’application smartphone
    De même le message d’accueil du 31 17 « ce service est réservé exclusivement aux voyageurs en situation d’urgence » a été complété en ajoutant après les termes « y compris aux victimes de violences sexuelles ou sexistes ».
     
  2. Les écoutants ont été formés aux problématiques spécifiques de violences sexuelles et sexistes et cette formation sera approfondie pour disposer dans les équipes des écoutants d’experts de ces sujets. La SNCF a travaillé à cette formation avec l’association  HandsAway qui a établi un support qui sert aujourd’hui à la SNCF pour assurer la formation des agents.
     
  3. La fiche contact a été améliorée pour
    • mieux reconnaître le statut de victime
    • mieux informer la victime de ses droits 
    • améliorer la réponse judiciaire
     
  4. L’intervention des équipes de sûreté ou des forces de l’ordre dans les cas de viols et/ou d’agressions sexuelles est aujourd’hui systématisée. Toute alerte 31 17 est traitée comme un fait de sûreté et peut donner lieu à une intervention d’une équipe de la SUGE ou du GPSR, ou par les forces de l’ordre via le transfert du signalement au CCOS.
     
  5. Une nouvelle campagne de communication est en cours depuis le 7 novembre 2022 afin de mieux faire connaître le 31 17 notamment pour les signalements de violences sexuelles et sexistes

Dans le cas des violences sexuelles et sexistes, un SMS est systématiquement envoyé à la victime avec une orientation pour aide et conseil au 3919 ou vers arretonslesviolences.gouv.fr/besoin-d-aide

Lancement d'une campagne de communication pour faire connaître le service

La Région Île-de-France, Île-de-France Mobilités, la RATP et Transilien SNCF réalisent une nouvelle campagne de communication visible sur l’ensemble du réseau de transport en commun d’Île-de-France Mobilités afin de sensibiliser les voyageurs à la lutte contre le harcèlement. Cette campagne 
a débuté le 7 novembre 2022 en affichage (gares et stations franciliennes), dans la presse, sur le digital et adaptée sur les réseaux sociaux.

Face au choc ou à la peur des représailles, les victimes et les témoins présents ont généralement peu de réaction. 
L’enjeu de cette campagne est de faire connaître à l’ensemble des voyageurs les dispositifs d’alertes existants permettant d’apporter des réponses concrètes face aux situations de violences et particulièrement face aux violences sexistes et sexuelles en faisant connaître les outils de signalement du harcèlement comme les numéros d’alerte (31 17 et SMS 31 17 7) les bornes d’appel ou bien encore inciter à prévenir les agents présents dans les transports publics. Chaque alerte fait reculer le harcèlement dans les transports.

Contre le harcèlement dans les transports il n'y a pas 36 solutions, il y en a 5.

Victime ou témoin de harcèlement, comment nous contacter : 

  • Agent
  • Appel au 3117
  • SMS au 31177
  • Borne d'appel
  • App Mobile 3117

Bornes d'appel, personnels en gare et station, numéro d'alerte "31 17" ou SMS "31 17 7", application "Alerte 31 17", de multiples moyens pour alerter !

5 moyens disponibles :

  1. En signalant à un des 10 300 agents de la RATP ou Transilien SNCF en station et en gare et/ou auprès des 1 800 agents  de sûreté de la SUGE et du GPSR.
     
  2. En appelant le numéro d'alerte 31 17, service actif 24h/24 et 7j/7
     
  3. En envoyant un SMS au 31 17 7, service actif 24h/24 et 7j/7
     
  4. En signalant depuis les applications Île-de-France Mobilités ou Alerte 31 17
     
  5. En appelant à une borne d’appel dans les stations et gares et certaines rames. 
    Elles permettent d’entrer directement en relation avec des agents de la ligne :
    • Présentes dans les 368 gares et stations opérées par la RATP
    • Ainsi que 1 380 bornes d’appel sur l’ensemble des gares Transilien, avec un opérateur qui répond 24 h/24 et 7 j/ 7.

Le harcèlement dans les transports, une réalité :

  • 87% des usagères des transports en commun déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement sexiste, de harcèlement 
    sexuel, d’agressions sexuelles ou de viols dans les transports en commun, selon une enquête de la Fnaut en 2016.
  • 905 victimes de violences sexuelles*  en Île-de-France ont été enregistrées dans les transports en commun par les forces de police et de gendarmerie.

*Source : Note 48 du service statistique ministériel de la sécurité intérieure de septembre 2022 «Les vols et les violences enregistrés dans les réseaux de transport en commun en 2021»

Des personnels de terrain plus nombreux et formés pour la prise en charge des victimes de harcèlement

Comme les écoutants du 31 17, les personnels sur le terrain sont formés pour recueillir la parole et accompagner les victimes.

La RATP :

Tous les agents RATP en contact avec les voyageurs reçoivent une formation dédiée à la prise en charge des victimes de harcèlement dans le cadre de leur formation initiale et ont bénéficié d’une formation spécifique sur la prise en charge des victimes en formation continue. Cette formation a été suivie par les 6 300 agents des gares et stations et les 1 000 agents GPSR. Pendant cette formation les agents RATP sont formés à l’accueil et à la prise en charge des victimes de violences et de harcèlements sexuels, à la 
connaissance du cadre légal et des moyens de lutte et d’alerte à disposition dans les transports publics.

Dans le cadre du plan de lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports en commun de la RATP, le département de la sûreté, le département Services et Espaces multimodaux et la Préfecture de Police ont réfléchi à l’amélioration de l’accueil des femmes victimes de violences sexuelles, sexistes ou de harcèlement sexuel dans les transports. 

Ainsi, un flyer « Je suis victime » a été réalisé et permet aux agents de répondre au mieux aux victimes et à leur prise en charge. Cette plaquette à la disposition des agents de station permet un meilleur accueil des victimes. Celle-ci contient différentes coordonnées de suivi des victimes de harcèlement.

Les agents peuvent également, avec l’accord de la victime, contacter l’un des 6 postes de police du réseau afin de faciliter l’accueil au sein de ces structures et encourager le dépôt de plainte. Le poste de police informé de la démarche pourra assurer un accueil adapté et ainsi faciliter le dépôt de plainte. Enfin, à la discrétion des agents de station la victime peut se voir proposer un taxi pour se 
rendre soit au poste de police, soit pour regagner son domicile. Le service Client rappelle les victimes prises en charge 2 jours après pour prendre de leurs nouvelles et leur redonner les contacts pour un suivi psychologique et juridique si besoin.

La SNCF

La SNCF a engagé en 2017, la formation de ses agents SUGE par un module spécifique sur le harcèlement sexuel dans ses emprises. Une formation élaborée avec la Miprof (Mission Interministérielle de Protection des Femmes contre les violences et 
de lutte contre la traite des êtres humains) afin d’être au plus près du vécu des victimes. Les 840 agents de sécurité y ont appris auprès de professionnels à repérer les comportements déviants lors de leurs tournées, ils y ont appris à prendre en charge, écouter, reconnaître le statut de victime et à les orienter vers la police. Depuis 2018, ce sont les agents de gare qui bénéficient de cette même formation.

La formation des agents SUGE et GPSR dont le contenu est défini par la loi, prévoit un module pour « Comprendre et appliquer les dispositions pour lutter contre les violences et les atteintes à caractère sexiste dans les transports publics collectifs de voyageurs ». La SNCF poursuit ainsi le développement de ces modules de sensibilisation dans la formation des agents de la sûreté ferroviaire. Le projet de certification de compétences complémentaires au métier d’agent de sécurité privée dans les transports, mené par Île-de-France Mobilités et avec la branche professionnelle, qui vient d’être enregistrée par France compétences prévoit lui aussi un module 
sur cette thématique.

La SNCF a par ailleurs créé, comme à la RATP, un poste de chargée de projet violences sexistes et sexuelles. 

À noter que :

Les agents de la SUGE peuvent transporter les victimes dans leurs véhicules de service lorsque pour les besoins de l’enquête, leur acheminement vers les locaux de police ou de gendarmerie ne peut pas être effectué autrement. 

Porter plainte

Il est important d’inciter les victimes de violences sexuelles, sexistes et de harcèlement à porter plainte.

  1. Pour éviter que d’autres personnes ne soient victimes des mêmes faits.
  2. Pour faire connaître son statut et dénoncer les faits.
  3. Pour bénéficier d’aides et de droits supplémentaires (aide psychologique, social, juridique).
  4. Pour que l’auteur puisse faire l’objet de poursuites.
  5. Pour que les images de vidéoprotection soient conservées.

Parallèlement, l’autorité régionale des transports poursuit le travail engagé auprès de l’ensemble des services de sûreté, notamment grâce à l’ouverture du CCOS en juillet 2022, visant à optimiser les moyens grâce à une meilleure coordination et se dotera dans les prochains mois d’une direction sûretés composée à terme d’une centaine d’agents. C’est une priorité pour Île-de-France Mobilités qui y consacre un budget de plus de 160 M€ chaque année. Les 1 000 nouveaux postes venant s’ajouter aux 4 000 existants.

25% de personnel en plus d'ici 2026 pour assurer la sécurité des voyageurs

Île-de-France Mobilités ambitionne de créer 1 000 postes supplémentaires dans les prochaines années afin d'améliorer la sûreté dans les transports en commun de son réseau.

Les moyens mis en place pour renforcer la sûreté

La descente à la demande

La Descente à la demande consiste à offrir la possibilité à toute personne qui le demande de descendre entre deux arrêts de bus, afin de la rapprocher de sa destination. Ce service se montre particulièrement pertinent lorsque les arrêts sont éloignés, comme dans des 
zones pavillonnaires et les zones les moins denses d’Île-de-France. Il contribue ainsi à rassurer les voyageurs, notamment les femmes qui utilisent les bus et rentrent tard le soir, en leur évitant des trajets à pied trop longs. 

Le service est actuellement expérimenté sur une dizaine de lignes à Paris et en petite couronne, dont le Noctilien. Ce service pourrait ainsi être, à terme, proposé sur l’ensemble des lignes circulant après 22h.

Plus de 70 lignes de bus de grande couronne sont aujourd’hui concernées par ce service qui est progressivement déployé par les opérateurs d’Île-de-France Mobilités sur l’ensemble des lignes circulant après 22h en grande couronne. 

La généralisation de la vidéoprotection

En complément de la présence humaine sur les réseaux de transports franciliens, Île-de-France Mobilités, la RATP et la SNCF déploient des moyens techniques importants au premier rang desquels la vidéoprotection, outil indispensable dans la chaîne de sécurisation et d’aide à la décision et relié au CCOS.

Des trains et des métros plus sécurisés et sécurisants

Île-de-France Mobilités a engagé une politique ambitieuse d’accélération des renouvellements et rénovations des trains en Île-de-France pour améliorer la régularité des lignes et le confort des voyageurs. Ces nouveaux matériels sont systématiquement équipés de vidéoprotection, comme par exemple le Régio2N qui compte 25 caméras de vidéoprotection, ce qui permet une couverture intégrale des plateformes et des espaces voyageurs intérieurs.

Ce train, tout comme le Francilien ou encore les métros en cours de déploiement sur la ligne 14, et de la ligne 11 sont des trains dits « Boa » permettant l’accès d’une voiture à l’autre de manière aisée. Cette configuration complètement ouverte permet à chacun de voir ce qui se passe autour de lui mais également de s’assurer d’être vu, ce qui génère un fort sentiment de sécurité. Cette vue d’ensemble de l’intérieur du train simplifie également le travail des équipes de contrôle, de la police ferroviaire, ou de médiation lors d’interventions à bord.

Copyright - Sébastien-Godefroy-Transilien-SNCF

Crédits photos :Photos sécurité © RATP : p.1 et p.8 Bruno MARGUERITE / p.9 Christophe RECOURA / p.3 et p.6 Maxime HURIEZ