Consommation d’eau : la chasse au gaspillage

Transilien SNCF voyageurs agit chaque jour pour contribuer à l’effort collectif de préservation de la ressource en eau. En étroite collaboration avec la direction de l’Ingénierie de la propreté, elle travaille à réduire sa consommation d’eau sur le nettoyage extérieur des trains. Sophie Riffier, chargée d’affaires maintenance et propreté, nous explique comment.

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Consommation d’eau : la chasse au gaspillage

Quels sont les enjeux de Transilien SNCF Voyageurs en termes de propreté extérieure des trains ? 

La propreté est un gage de satisfaction pour nos voyageurs. Notre objectif est de leur offrir des trains propres et sans dégradation. Pour cela nous devons relever quatre enjeux majeurs. 
Le premier enjeu fort est écologique : nous cherchons à consommer le moins d’eau possible pour économiser les ressources, et le moins de produits chimiques pour éviter des pollutions. Le deuxième enjeu est celui de la performance car nous devons réussir la coactivité maintenance et nettoyage dans des temps très courts, soit quelques heures entre la pointe du matin et celle du soir. Chaque train est lavé en moyenne une fois par mois mais nous adaptons évidemment le lavage en fonction du degré de salissure. La dimension économique est importante aussi car le poste nettoyage est l’un des centres de coût les plus élevés de la maintenance du matériel roulant, plusieurs dizaines de M€, sans compter le coût des produits. Nous avons enfin un fort enjeu en termes d’innovation. Celui-ci s’est accéléré depuis deux ans notamment du fait des arrêtés sécheresse émis par les préfectures qui touchent désormais tous nos départements.


Comment les trains sont-ils lavés aujourd’hui ?

Il existe une vingtaine de sites de lavage en Ile-de-France dont 6 en technicentres. Nous mettons en œuvre deux techniques de lavage, manuelle ou à l’aide de machines à laver. Dans le cas du lavage manuel, la rame est positionnée sur une zone dédiée et la surface est frottée à l’aide de perches munies de brosses alimentées en eau. Pour les machines à laver, ce sont des installations fixes équipées de brosses rotatives dans lesquelles la rame progresse lentement. La majorité des lignes en est équipée en Île-de-France. Le renouvellement du parc se fait progressivement avec des machines de plus en plus performantes. Certaines machines sont munies de station de recyclage et de réutilisation de l’eau permettant de poursuivre le nettoyage en alerte sécheresse. L’Ile-de-France commencera à en être équipée fin 2024.


Comment gérez-vous les ressources en période d’arrêté sécheresse en été ?

Il y a plusieurs échelons dans un arrêté sécheresse : vigilance, alerte, alerte renforcée et crise. Dès qu’on reçoit une alerte de niveau 2 pour tout ou partie d’un département, on interdit le nettoyage extérieur des rames. Cette année, les seuils d’alerte établis par le ministère de la transition écologique comportaient des restrictions plus sévères. Nous avons donc préconisé de raisonner la consommation d’eau, en espaçant par exemple la fréquence de nettoyage, à l’exclusion des pare-brises et des phares dont la propreté est indispensable en termes de sécurité. Dans ces situations de crise, notre enjeu est de maintenir un niveau de propreté extérieur des trains acceptable pour les voyageurs, tout en veillant à ne pas atteindre un fort niveau d’encrassement des matériels, qui demanderait une utilisation d’eau plus importante en fin d’alerte.


Quelles sont les dernières innovations mises en œuvre et les pistes pour l’avenir ?

Nous travaillons en étroite collaboration avec la direction de l’ingénierie de la propreté sur des produits de nettoyage moins concentrés qui demandent peu, voire pas de rinçage. Nous faisons régulièrement des tests de dilution pour trouver les meilleurs dosages alliant propreté et sobriété. Pour passer ces périodes de crise, nous testons également de nouveaux process, dont le nettoyage au chiffon sans eau, tout en étant attentif aux conditions de travail grâce à des outillages adaptés tel que des raclettes plus maniables. Nous nous inspirons aussi des méthodes issues du secteur du bâtiment pour le nettoyage des parties vitrées. Par ailleurs nous prospectons sur d’autres techniques sur d’autres périmètres, celle de l’eau ozonée ou ozone aqueux, un produit non toxique qui n’a pas besoin de rinçage.
Chez Transilien, nous travaillons chaque jour à la recherche de nouvelles solutions innovantes plus respectueuses de l’environnement et moins gourmandes en eau.