« Grâce au nouveau technicentre de Villeneuve, le service aux voyageurs va être renforcé »

Sur son site du Val-de-Marne, Transilien SNCF va créer des installations pour la maintenance de matériels roulants de nouvelle génération, les trains Regio2N qui circulent depuis 2019 sur la ligne R et les RERNG qui seront déployés en 2023 sur la partie sud du RER D. Rencontre avec Stéphane Leprince, directeur de l’agence Grand Villeneuve.

Copyright - SNCF

En quoi consiste ce projet de nouveau technicentre baptisé "Villeneuve demain" ?


Il s’agit de créer des installations pour effectuer le nettoyage, la maintenance et la réparation de matériels roulants très récents : les trains REGIO2N qui circulent depuis 2019 sur la ligne R, et les RERNG qui vont être déployés dès 2023 sur la partie sud du RER D. L’objectif est en particulier de faire de la maintenance lourde, celle qui nécessite des déposes de pièces imposantes. Nous allons donc construire un atelier 7 voies pour le REGIO2N et le RERNG. Pour la maintenance plus légère, nous avons déjà bâti en 2019 un atelier destiné au REGIO2N sur le site de Villeneuve, que nous conservons, et nous en réaliserons un nouveau pour le RERNG.


Quels seront les bénéfices sur l’exploitation des trains ?


Ils seront sans conteste importants et, in fine, "Villeneuve demain" renforcera le service rendu aux voyageurs. Pour cet équipement, qui sera très proche de Paris et notamment de la Gare de Lyon, un important travail sera mené pour permettre une rotation plus importante entre les matériels qui vont entrer et sortir du technicentre grâce à la mise en place de quatre sas. L’objectif de Transilien SNCF pour ce nouveau technicentre est de réaliser plus de 230 entrées-sorties par semaine pour effectuer l’entretien-maintenance-réparation d’un parc total de 80 REGIO2N et de 82 RERNG. Les voies de garage et de maintenance seront également plus longues, permettant de gérer en même temps trois trains REGIO2N et deux trains RERNG. La conception du plan de voies et du plan-masse du futur site permettra également de limiter les mouvements des trains sur place et ainsi maximiser le temps de maintenance. Quant aux équipements fixes – tours en fosse, ponts roulants, machines à laver, bancs de mesure d’essieux… –, ils feront l’objet d’une maintenance prédictive, c’est-à-dire l’anticipation des pannes avant même qu’elles ne se produisent. L’objectif pour le futur site est un taux de disponibilité de 99,9% de ces installations.


À quel stade du projet en êtes-vous ? 


Le technicentre actuel de Villeneuve-Prairie, situé à cheval sur les communes de Créteil, Valenton, Choisy-le-Roi et Villeneuve-Saint-Georges, est principalement consacré à la maintenance des trains Corail. Or ceux-ci sont en cours de remplacement. Une grande partie des bâtiments existants vont donc être détruits. Une enquête publique a déjà été menée et la libération du site commencera au milieu de l’année 2022. La construction proprement dite débutera à partir de 2023 avec une mise en service prévue pour fin 2026. Ce projet est majeur et hors normes par sa taille et son budget avec 500 millions d’euros investis par Île-de-France Mobilités, notre autorité organisatrice. Nous sommes en cours d’appel d’offres pour attribuer un marché global de performance, qui comprend la conception et la réalisation du technicentre, ainsi que la maintenance des installations fixes. C’est la toute première fois que la SNCF met en œuvre une telle procédure. Le choix de ce type de marché nous permet d’élaborer très en amont la phase de conception. Nous attribuerons le marché début 2023, à la fin de la procédure de dialogue compétitif en cours.


Ce nouveau technicentre sera-t-il remarquable en termes de développement durable et de responsabilité sociale ?

Oui et cela dès la phase de destruction des bâtiments existants. Nous allons par exemple utiliser une bande transporteuse pour évacuer les déblais par la Seine. Et en phase chantier, nous effectuerons une partie de l'approvisionnement en matériaux par le ferroviaire et installerons une centrale à béton sur site. L’objectif est d’éviter la noria des poids lourds. Nous sommes enfin ambitieux en ce qui concerne la conception du technicentre lui-même, qui prévoira des panneaux photovoltaïques sur le toit, un éclairage adapté, la récupération d’eaux de pluie utilisées pour le nettoyage ou encore le recours à des matériaux bio-sourcés. Nous allons enfin mettre en œuvre une politique d’insertion professionnelle. Transilien SNCF a signé à la fin de l’année 2021 une convention avec l'Etablissement public territorial Grand-Orly Seine Bièvre qui va contribuer, en lien avec les entreprises réalisant le projet, au recrutement local sur ce chantier qui comptera environ 300 personnes simultanément.