En 2016, naissait le Schéma Directeur du Matériel Roulant (SDMR), financé par Ile-de-France Mobilités, qui allait permettre à Transilien SNCF d’apporter une réponse qualitative aux besoins de déplacements mass transit et de services à bord. Ce programme prévoit la modernisation intégrale du parc de trains et la construction d’installations de maintenance d’un nouveau type, gages d’agilité et de réactivité, deux leviers cruciaux en zone dense. Jean-Yves STACHERA, Chargé de programme à la Direction Grands Projets et Investissements de Transilien, nous explique les dessous de cette petite révolution.

La création de sites de maintenance et de garage en ligne (SMGL) en Ile-de-France prend forme. Qu’est-ce qui motive l’arrivée de ces nouvelles installations ?

L’arrivée de nouveaux matériels roulants en Ile-de-France, le Francilien, le Regio2N et bientôt le RER NG, a changé la donne en matière de maintenance. Au-delà des nouvelles fonctionnalités qu’ils embarquent, tels que le télédiagnostic, leur capacité d’accélération et de freinage, la climatisation, les multiples écrans d’information voyageurs…, ces trains présentent une configuration différente de leurs prédécesseurs. En effet, la quasi-totalité de leurs organes et équipements est désormais située en toiture du train. Un atout pour améliorer l’accessibilité (avec un plancher plus bas) et pour optimiser la descente/montée du train. Tout cela induit de nouveaux agrès et donc de nouvelles voies de maintenance.

Conformément au SDMR, nous avons adapté nos ateliers de maintenance à ces nouveaux matériels roulants d’une part et créé de nouveaux Sites de Maintenance et de Garages en Ligne (SMGL) d’autre part. Pour ces derniers nous avons choisi de les implanter sur des lieux géographiques stratégiques, en bout de ligne. Le choix s’est porté là où nos rames « dorment » et stationnent massivement. L’enjeu en mass transit est de pouvoir optimiser notre activité de maintenance là où les rames se trouvent quand elles ne sont pas en exploitation commerciale.

Au-delà de la praticité de ces installations qui permettent le retournement de nos rames, le fait que nous disposions déjà de faisceaux de garages sur ces sites a également été un facteur déterminant de notre décision car créer de nouvelles voies est très coûteux et aurait pris trop de temps.

A quels défis de production ces SMGL pourront-ils répondre ?

En heures de pointe, environ 650 trains Transilien circulent simultanément sur le réseau d’Ile-de-France. Nous devons donc absolument maximiser le temps de service commercial de nos rames, en conservant la sécurité comme priorité.

Et cette disponibilité des rames est nécessaire dès 3h00 du matin : certaines sont acheminées en amont du premier train du matin vers leur gare de départ. Les SMGL vont ici nous permettre d’éviter d’avoir à remonter des rames à vide sur des distances trop longues, ce qui peut être source de retard, voire de suppression. Les SMGL nous permettent aussi de disposer d’une réserve de rames à proximité pour pallier les aléas de production pendant la journée de service.

"On optimise chaque temps mort comme des arrêts au stand d’une voiture de course !"

Troisième enjeu : ces installations fixes viennent soulager la charge de travaux de maintenance des grands ateliers (les Technicentres) : certains sont en pleine reconfiguration et connaissent un certain niveau de saturation avec des travaux de maintenance lourds qu’ils sont seuls à pouvoir réaliser...

Enfin, ces SMGL nous permettre de prendre en charge des rames lors des creux de service pour d’autres opérations telles que le nettoyage / désinfection intérieure. On optimise chaque temps mort comme des arrêts au stand d’une voiture de course ! Ce qui fait de ces infrastructures nouvelles générations un véritable levier de notre excellence opérationnelle.